Sanctuaire d'Etudes pour l'Elite Démoniaque

Nombre de messages : 46 Date d'inscription : 03/11/2005

Sylfarlïn était une guerrière farouche: descendante de succube, il coulait dans ses veines la détermination et l'indépendance de ses ancètres.

Un jour d'été, en chemin vers un énième front, elle passa près d'un lac. La surface de l'eau était paisible, sans ride, et Sylfarlïn était fatiguée par une longue marche. Aussi décida-t-elle de faire là son campement pour la nuit, et de se délasser par un bain bien mérité dans le lac.
Elle s'y baignait depuis quelques minutes, quand l'eau eut des remous suspects. Sur ses gardes, la démone se rapprocha de la rive et prit son épée. Soudain, quelque chose de visqueux et d'une puissance incroyable la saisit par les jambes, lui faisant perdre l'équilibre, l'attirant vers le fond. Elle se débattit de toutes ses forces, donnant des coups d'épée ici et là, tentant d'atteindre l'ennemi.

Puis ce qui la maintenait la souleva hors de l'eau, et elle put le voir: une énorme monstre aquatique bleu muni de dizaines de tentacules enormes, puissantes et hérissées de pointes.Sylfarlïn frappa de son arme la tentacule qui lui enserrait maintenant la taille, sans relâche; Mais le monstre la frappa d'une autre de ses tentacules derrière la tête, et la jeune démone perdit connaissance.
Quand elle se réveilla au bord du lac, elle était meurtrie dans sa chair et dans son orgueil, brisée, mais vivante.
Elle rampa pour s'éloigner du lieu maudit, se jurant d'y revenir un jour pour se venger du monstre.

Sylfarlïn retourna guérir de ses blessures dans sa patrie. Elle se retrouva enceinte. Le seul démon qui aurait pu être le père n'ayant été que le démon d'un soir, un guerrier comme elle avec qui elle s'était détendue après un âpre combat contre des anges, la démone préféra cacher cette grossesse, et accoucher à l'écart de ses congénères. Ce n'était pas la seule raison: elle pressentait dans sa chair que quelque chose n'était pas normal, et avait peur de ce qui pourrait sortir de son ventre.

Pourtant, seule, au fond d'une grotte isolée, elle donna naissance à une petite diablotine d'apparence tout à fait normale. Soulagée, elle garda la petite et lui donna le nom de Syldénâfyl et l'aima comme les démons peuvent aimer leur progéniture.

Malgré tout quelque chose lui disait qu'elle devait élever son enfant à l'écart...

La petite Syldénâfyl grandissait normalement comme tous les petits démons. Un jour, alors qu'elle était encore toute petite, elle eut une colère comme celles qu'ont parfois les petits de son âge. Au paroxysme de ses cris, que sa mère n'arrivait pas à calmer, même par les coups,le corps de la diablotine se transforma: ses yeux devinrent rouges, dépourvus d'étincelle de conscience, elle se mit à augmenter de taille à une vitesse surprenante, sa peau se couvrit d'un bleu luisant, et à la place de ses jambes poussèrent très vite des tentacules bardées de pointes dont elle se servit, sa fureur augmentant, pour attaquer Sylfarlïn.
Celle-ci, terrifiée, tenta de se protéger sans blesser son enfant. les pointes lui lacéraient les bras, les tentacules portaient des coups puissants. En dernier recours, elle prit le pommeau de son arme, et frappa sur la tête du monstre, espérant ne pas lui fracasser le crâne. La créature perdit connaissance sous le choc.

Ainsi, elle avait vu juste. Ses craintes étaient fondés. Que devait-elle faire? Devait-elle tuer l'horrible chose à laquelle elle avait donné le jour? Ce n'était encore qu'un bébé, et déjà sa force était dévastatrice!

Mais dans son sommeil, le monstre reprit rapidement l'apparence de la petite Syldénâfyl, et quand elle se réveilla, elle demanda à sa mère, surprise et un peu effrayée, quelles étaient ces blessures sur ses bras.
Sylfarlïn lui répondit qu'elles avaient été attaquées par des ennemis et qu'elles devaient quitter l'endroit qui n'était plus sûr. L'enfant accepta l'explication sans broncher.

Elles continuèrent leur vie de nomades, émaillée par ces "attaques" que Sylfarlïn avaient de plus en plus de difficultés à repousser, au fur et à mesure que Syldénâfyl grandissait.
Sa mère lui apprenait ce qu'elle savait du combat, et lui disait souvent que la véritable force du guerrier était de garder son calme en toutes circonstances, de dominer ses émotions, que ce soit la colère où la peur, et que de toute façon il n'était pas digne d'un démon de ressentir de telles émotions. Syldénâfyl écoutait et acceptait ces enseignements, mais avait bien du mal à les mettre en pratique.

Nombre de messages : 46 Date d'inscription : 03/11/2005

Quelques années plus tard, alors qu'elle n'était qu'une petite diablotine, Syl se réveilla un jour le corps meurtri de coups de poings et d'épée, et vit sa mère, lardée d'entailles profondes, morte à ses côtés. Syl pleura, maudit les ennemis qui les avaient attaqués, et jura de venger un jour sa mère.
Puis, sa nature et son éducation de démone reprenant le dessus, elle repartit sur les routes, devant maintenant survenir seule à ses besoins.

Elle n'alla pas bien loin: elle se fit attraper par un groupe de trolls friands de petits diablotins qui, ayant fait par chance l'heure précédente un copieux festin d'humains, décidèrent de ramener la friandise au village, pour la faire cuir à point et peut-être la partager avec les femmes de la tribu.

Alors que Syl était emportée par les trolls, elle était juste un peu effrayée, mais quand la vision de la marmite d'eau bouillante dans laquelle on allait la plonger lui procura une peur panique, et la transformation eut à nouveau lieu: le demi-monstre fou de rage et de peur fit grands dégats parmi les trolls, jusqu'à ce que l'un deux lui assène un bon coup de poing sur le crâne, l'assommant sur le coup. Elle reprit bien vite sa forme de démone, et les trolls allaient la plonger dans l'eau, quand une femme troll, Gnarfa, s'avança et dit: "Petit diablotin, pas normal, pas comme les autres! Force d'un troll quand pas content!Nous Garder! Elever Comme un troll!"
Les trolls sont des brutes et ne pensent qu'à manger et se battre, mais généralement, ils écoutent leurs femmes, car celle-ci sont un peu moins demeurées que les mâles, et savent frapper aussi forts quand on ne fait pas ce qu'elles veulent

Et c'est ainsi que Syldénâfyl fut élevée par une tribu de trolls, frustres, mais seuls êtres capables de résister sans soucis aux colères de la jeune démone. Un bon coup de poing sur la tête, et l'affaire était réglée! Souvent, même, quand ils la sentaient un peu énervée, il la frappait préventivement, ayant instinctivement appris à reconnaître les prémices de ses transformations.
La vie de Syldénâfyl fut donc tranquille et même plutôt gaie, partageant les jeux sanguinaires des petits trolls, puis les chasses à l'homme et les combats des jeunes, jusqu'à ce que sa mère adoptive, Gnarfa, lui dise, avec ses mots, la vérité.

Syl comprit alors que c'était elle qui était responsable de la mort de sa mère. Horrifiée, elle s'enfuit du village, ivre de culpabilité, de douleur et de honte.
Elle erra pendant plusieurs jours, tourmentée jours et nuits par ses sentiments, jusqu'a presque en devenir folle.

Finalement, pour ne pas perdre la raison, et comprenant qu'elle était le fruit d'une union contre nature, elle déchargea toute sa rage et sa culpabilité sur l'être qui était responsable de son mal, et se mit en tête de le retouver et de le tuer pour accomplir la vengeance qu'elle avait promis à sa mère.

Se remémorant les conseils de sa mère et comprenant maintenant leur portée, elle s'appliqua à les suivre du mieux possible, sachant qu'elle devait à tout prix cacher sa nature véritable aux yeux des autres sous peine, selon elle, de devenir une paria parmi les démons...